Evaluation de la politique nationale de développement de la microfinance 2016-2025 et son plan d’action 2016-2020

INTRODUCTION
Le Gouvernement du Mali avec l’appui des partenaires techniques et financiers a adopté, la politique nationale de développement de la microfinance 2016-2025 et le plan d’actions 2016-2020 suivant le décret N°2016- 0498/P-RM du 07 juillet 2016. L’objectif général de l’étude pour l’ évaluation de la politique nationale de développement de la microfinance 2016-2025 et son plan d’action 2016-2020est de réaliser la revue à mi-parcours du plan d’actions 2016-2020 de la politique nationale de développement de la microfinance.

PERFORMANCE DU SECTEUR 2015-2018
Le secteur de la microfinance au Mali en 2018 compte 87 SFD dont 18 réseaux mutualistes, 18 caisses de base mutualiste non affiliées, 35 associations et 16 sociétés anonymes. Les performances enregistrées font ressortir une baisse du nombre de SFD de 125 en 2016 à 87 en 2018 suite aux actions d’assainissement engagées ; une croissance du nombre de clients, passant de 1 083 060 en 2015 à 1 164 940 en 2018, soit un taux d’accroissement de 8% , une croissance significative de l’encours des dépôts de la période 2015-2018 passant ainsi de 62,598 milliards à 81,857 milliards, toute chose qui constitue une bonne performance pour le secteur (+38,76%), une croissance de l’encours de crédit qui est passé de 81,834 milliards en 2015 à 115,287 milliards soit une hausse globale 41%. C’est globalement des performances appréciables à mettre à l’actif de l’ensemble des actions d’assainissement et de promotion du secteur mais aussi dues à l’arrivée dans le secteur de la microfinance des Sociétés Anonymes (MICROCRED SA, AMIFA SA…) qui ont des actifs de plus en plus importants.

EFFICACITE DE LA MISE EN ŒUVRE
Le plan d’actions est construit autour de quatre (4) axes majeurs d’intervention pour un total de 46 actions prévues. C’est dans l’ensemble des performances appréciables pour un plan dont la mise en œuvre a pratiquement démarré en 2017.
L’évaluation de l’état de mise en œuvre de ces actions fait ressortir :

– sur les quarante-six (46) planifiées, vingt-deux (22) actions ont été réalisées, soit un taux de 48% ;
– treize(13) actions, soit 28 %, sont en cours de réalisation ;
– onze (11) actions, soit 24 %, n’ont pas été réalisées.

Les actions déjà réalisées ou en cours de réalisation sont les plus pertinentes du plan d’actions et représentent 76% des actions.

Le financement mobilisé du budget de l’Etat est estimé à plus de 23,16% du budget global soit 4,209 milliards de FCFA dont 3,645 milliards pour l’assainissement et l’indemnisation des clients des SFD en faillite et 564,681 millions pour les actions de promotion au niveau du CPA/SFD.

PRINCIPAUX ACQUIS
– Des performances sectorielles en progression depuis 2016 confirmant ainsi la relance effective du secteur de la microfinance (voir indicateurs ci-dessus) ;
– un assainissement qui a permis au secteur de la microfinance de retrouver la confiance des acteurs (populations maliennes, autres intervenants) ;
– la mise en place du mécanisme de refinancement des SFD (MEREF-SFD) qui renforce l’offre en services financiers des SFD en faveur des personnes à faibles revenus ;
– le renforcement des capacités opérationnelles des SFD notamment ceux intervenants en milieu rural grâce aux appuis des projets et programmes (une quinzaine de SFD émerge et renforce leur offre au plan national) ;
– le renforcement des capacités d’interventions des acteurs en charge de l’encadrement du secteur.

DIFFICULTES ET OPPORTUNITES
Les difficultés concernent les points suivants :
– la mobilisation des ressources pour la réalisation des actions prévues ;
– l’insécurité dans les régions du Nord du Mali a empêché la mise en œuvre des actions à l’échelle de l’ensemble du territoire national.

Les opportunités du secteur sont entre autres :
– les nouveaux projets et l’intérêt de certains PTF pour l’appui au secteur (Projet INCLUSIF qui a démarré en 2019, ONUFEMME Mali, le projet AgroFinance de la GIZ, la coopération danoise, les Pays-Bas, Lux-Dev, etc.) ;
– des lignes de crédits destinés au financement des populations et intégrées aux différents projets notamment les projets de la Banque Islamique de Développement (BID) dont la mise en œuvre nécessitera une expertise en finance islamique ;
– l’adoption du projet de loi modificative de la loi portant réglementation de SFD dans l’UMOA (instruction n°0005-05-2018 de la BCEAO du 02 mai 2018), pour donner une ouverture aux SFD pour le développement des opérations de la finance islamique ;
– l’adoption de textes réglementaires de la loi uniforme relative au crédit-bail dans les pays de l’UEMOA ;
– la mise en œuvre du projet d’appui à la promotion de l’accès des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) au système de paiement régional de l’UEMOA par la BCEAO ;
– le développement de la monnaie électronique ;
– la création d’un environnement favorable à la réalisation du projet de l’interopérabilité des systèmes de paiement dans l’espace UEMOA.

PERSPECTIVES
– la poursuite des actions d’assainissement ;
– la réalisation des études sur l’état des lieux de l’inclusion financière au Mali et l’élaboration d’une stratégie nationale de finance inclusive ;
– le développement d’un programme national de finance islamique.

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