La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) sensibilise ses acteurs pour les mettre à l’abri de certaines erreurs qui se payent cash. La preuve est qu’elle a mis à profit la rencontre semestrielle qui s’est tenue le mercredi 31 mars 2021 entre les dirigeants des institutions de microfinance de grande taille et elle, pour faire ses recommandations. Une rencontre par visioconférence, présidée par Ahmadou Al Aminou Lô, directeur national de la Bceao pour le Sénégal, au cours de laquelle, il a été montré à ces dites institutions la voie à suivre pour se protéger contre le blanchissement de capitaux et le financement du terrorisme.
‘’Au sujet des dispositifs internes de Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (Lbc/Ft), il a été demandé aux institutions de microfinance de veiller au strict respect des dispositions légales et réglementaires, notamment l’identification des clients et des bénéficiaires effectifs, l’évaluation des risques, la surveillance des transactions ainsi que les déclarations des opérations suspectes et celles en espèces’’, a appris Dakaractu, dans un communiqué de la Direction nationale de la Bceao pour le Sénégal.
Dans ce document parvenu à la rédaction ce jeudi 1er avril 2021, il est fait état des parties prenantes de cette rencontre virtuelle. Il s’agit du Directeur de la Réglementation et de la Supervision des Sfd (Drs-Sfd), du directeur de la Microfinance (Dmf), du directeur du Fonds d’impulsion de la microfinance (Fimp) ainsi que du directeur exécutif de l’Association professionnelle des Sfd (AP-Sfd). ‘’Les échanges ont été principalement axés sur l’impact de la pandémie de la Covid-19 et du ralentissement de l’activité économique sur la situation financière du secteur de la microfinance. Ce contexte a entraîné des reports d’échéance de paiement sur des crédits accordés à la clientèle pour des encours qui demeurent encore significatifs dans les livres des institutions de microfinance’’, renseigne la même source.
D’ailleurs, selon la Bceao Sénégal, ‘’il a été noté, dans ce contexte, une très légère progression en 2020 du taux d’utilisation des services de microfinance (Tusm) établi à 34,65% de la population adulte âgée de plus de 15 ans contre 33,04% en 2019. De même, il a été relevé une hausse de l’encours de crédit (+6,65%) ainsi que de l’encours de dépôt (+4,29%). Les principales préoccupations soulignées par les participants ont porté sur l’impact de la pandémie sur leur structure financière et la nécessité d’assurer une gestion adaptée de l’impact de l’encours résiduel de créances reportées sur la qualité du portefeuille des Sfd’’.
L’apport du secteur de la microfinance n’a pas été laissé en rade, lors de cette rencontre. À ce sujet, concernant la contribution du secteur de la microfinance dans la relance économique post-Covid, il est relevé que ‘’les directeurs généraux ont attiré l’attention sur l’urgence attachée aux appuis financiers prévus par les politiques publiques en faveur du secteur, surtout dans le contexte de redéploiement de dépenses budgétaires au profit de l’emploi des jeunes, des femmes et des ruraux’’.
Dans ce cadre, indique ladite direction générale, ‘’les participants ont décidé de mettre en place deux comités chargés respectivement du suivi de la mise en œuvre des recommandations à l’intention des autorités publiques, monétaires et de supervision issues des réunions de concertations du secteur avec la Bceao, portant respectivement sur les questions liées à la stabilité financière et au développement du secteur. Ces comités sont placés sous la présidence respective du directeur de la Réglementation et de la Supervision des Sfd et du directeur de la microfinance’’.
Source : Dakaractu